Ces États occidentaux qui interdisent l’usage de TIKTOK 

 

Aujourd’hui, plusieurs Etats et institutions de l’occident interdissent ou s’apprêtent à  interdire l’installation ou l’usage de TikTok à leurs fonctionnaires ou agents.

États occidentaux qui interdisent l'usage de TIKTOK 

Le gouvernement américain a été le premier à prendre une telle décision. En effet, une loi ratifiée par le président Joe Biden, début janvier, a interdit le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils des fonctionnaires de l’Etat fédéral américain. Ensuite, le gouvernement canadien a annoncé récemment le bannissement de TikTok des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel. 

Par ailleurs, la Commission européenne, quant à elle,  a interdit, le 23 février dernier, l’usage de l’application sur les appareils professionnels de ses employés.  Le Parlement danois a aussi demandé à ses députés et à l’ensemble de son personnel de bannir l’application des appareils mobiles. 

En France, déjà, le 29 décembre 2022, la CNIL a sanctionné le réseau social TIKTOK pour un montant total de 5 millions d’euros pour deux raisons liées à l’usage de cookies.  ( Voir cet article ). Les mesures prises par les autorités françaises contre le réseau social pourraient se durcir davantage. Certains ministères, le sénat voire la CNIL, envisagent  de déconseiller ou interdire l’usage de TIKTOK par leurs personnels ou agents.

Pourquoi certains États et institutions occidentaux interdisent l’usage de TIKTOK?

 TikTok a pris plusieurs mesures pour tenter de convaincre les autorités occidentales que les données des utilisateurs de la plateforme étaient protégées, notamment en les stockant sur des serveurs situés aux Etats-Unis, et sur des serveurs en déploiement en Europe. La plateforme chinoise à l’instar, des autres plateformes de réseaux sociaux, a aussi aligné certains points de sa politique de confidentialité aux exigences de législations occidentales (Voir cet article).

Cependant, la plateforme a admis que des employés basés en Chine avaient accès aux données stockées aux Etats-Unis, dans un cadre strict et limité. Ce qui sous-entend, tout de même, que les données sont, certes, stockées en Occident, mais transférées en Chine. TikTok affirme également sa volonté de refuser  de partager les données dans le cas où le pouvoir chinois le demanderait. 

Toutefois, les Etats et institutions occidentaux redoutent que le gouvernement chinois puisse, d’une façon ou d’une autre, accéder aux données des utilisateurs de TikTok. Certains considèrent cette décision comme une mesure à titre préventif. D’autres estiment que ces mesures permettront de lutter contre un risque d’espionnage voire d’une menace à la sécurité nationale. La Commission européenne, pour sa part, souhaite lutter contre les cybermenaces, et protéger les données de ses collaborateurs et de tous ceux qui travaillent pour l’institution. 

Auteur:

STEPHANE KOUAKOU-KAN JURISTE EN CONFORMITE

Stéphane KOUAKOU-KAN, Juriste en conformité, spécialisé en Numérique, en Gouvernance des données, en lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pour aller plus loin

Bibliographie: 

Cet article a 2 commentaires

  1. Firmin Kouadio

    Merci Stéphane ! C’est un article intéressant, qui nous instruit ! En même temps je me dis, que si telle est l’approche des dirigeants du monde, que fera alors l’Afrique ? C’est inquiétant… ! Cela voudrait dire qu’on est contrôlé sans le savoir. Encore merci mon jurisconforme!

    1. SKouakou-kan

      Je t’en prie Firmin. Je me pose aussi la question de la position des Etats africains face à une telle situation. Une chose est sûre les réseaux sociaux pistent leurs utilisateurs, à nous aussi de leur mettre à disposition le moins de données possible … vigilance, vigilance et vigilance!

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